A Carpentras, les sympathisants FN regrettent déjà la « petite »

Crédit AFP – By GERARD JULIEN

« Je la trouvais super sympa cette petite… »: comme beaucoup de sympathisants du Front national de Carpentras, où elle était élue, Georges, un retraité de 68 ans, regrette la décision de Marion Maréchal-Le Pen de se mettre en retrait de la vie politique.

« Ca prouve qu’elle s’exprime, qu’elle ose », analyse à propos de cette annonce le sexagénaire, attablé avec un ami au Restaurant du marché-gare de Carpentras (Vaucluse), où Marion Maréchal-Le Pen avait fêté son élection à l’Assemblée nationale en juin 2012.

« Ils l’ont peut-être poussée à s’en aller », lui répond son acolyte, un chauffeur de taxi de la Drôme lui aussi prénommé Georges, et âgé de 53 ans. « Sûrement, on ne sait pas tout », conclut le retraité.

Dans le restaurant, beaucoup se disent « déçus » de la décision de Marion Maréchal-Le Pen, qualifiée de « désertion » par son grand-père Jean-Marie mardi –un qualificatif « excessif, déplacé et regrettable », balaie le secrétaire départemental adjoint du FN dans le Vaucluse, Georges Michel, joint par téléphone.

Les désaccords entre la nièce et la tante ne seraient pas étrangers à son retrait de la vie politique, croit savoir Jérémias, un routier de 26 ans, accoudé au comptoir avec Cyril, un intérimaire trentenaire, que l’annonce de l’abandon par la benjamine du clan Le Pen de ses mandats a « écœuré ».

« Marine a fait un peu exprès de ne pas lui laisser de place (au sein du parti), c’est un peu une erreur, elle aurait dû la faire monter », estime Jérémias, qui se « déçu » et « un peu en colère »: à ses yeux, « il ne faut pas (que Marion Maréchal Le Pen) baisse les bras, mais qu’elle continue dans ce qu’elle a lancé ».

– « A la hauteur » –

Il aimerait voir celle qui encore députée et conseillère régionale à la région Paca pour quelques semaines « suivre le chemin de son grand-père, il est un peu extrémiste, mais il dit la vérité », persuadé qu’ »elle va s’occuper de son petit et elle va refaire surface ». « Chez les Le Pen, la politique, c’est dans leur sang et tant mieux », pense Jérémias.

Un ferrailleur de 50 ans, qui préfère rester anonyme et estime que « le FN aurait dû passer » (dimanche soir), trouve lui aussi que son retrait est « dommage pour la France ». « Elle était à la hauteur, on est tous déçus, je pense qu’elle serait allée très loin », dit-il, répétant à plusieurs reprises: « Elle reviendra ».

Se pose désormais la question de trouver un candidat pour se présenter dans la 3e circonscription du Vaucluse, qu’elle avait ravie à la droite avec 42% des voix il y a cinq ans, devenant à 22 ans la plus jeune députée ayant siégé à l’Assemblée nationale.

« Je ne sais pas qui ils vont mettre pour la remplacer aussi bien », glisse Georges, le chauffeur de taxi.

« Marion a été très abîmée par ces cinq années politiques douloureuses à titre personnel », explique Hervé de Lépinau, son suppléant depuis 2012 et candidat aux législatives dans la 5e circonscription du Vaucluse, qui éprouve « de la tristesse, mais de la compréhension ». « Elle a commencé très tôt à 22 ans, elle aspirait à construire sa personnalité de femme, de mère, mais la politique est chronophage et a emporté tout ça », conclut-il.

Avec AFP

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