Menacé d’implosion, le PS cherche les voies de sa reconstruction

Crédit AFP/Archives – By PHILIPPE LOPEZ

Manuel Valls au bord de la sortie, lancement d’un mouvement « transpartisan » par Benoît Hamon, d’un mouvement « d’innovation » par des personnalités comme Martine Aubry et Anne Hidalgo: le PS, menacé d’implosion, cherche les voies de sa reconstruction, après sa défaite cuisante à la présidentielle.

« Ce Parti socialiste est mort », déclarait mardi l’ancien Premier ministre, qui venait d’annoncer qu’il souhaitait se présenter sous l’étiquette En marche! aux législatives de juin, provoquant un tollé.

« L’objet de Manuel Valls n’est plus la recomposition du PS, elle est malheureusement impossible. Le débat politique n’aura plus lieu à l’avenir au PS », assurait pour sa part le député Malek Boutih mercredi, alors qu’une procédure a été lancée pour décider de l’éventuelle exclusion du parti de l’ancien Premier ministre.

Comme pour tenter de contredire ces prédictions funestes, le lancement de deux mouvements pour « reconstruire la gauche » étaient annoncées le même jour : l’un par Benoît Hamon qui lancera son mouvement « transpartisan » en juillet et l’autre, « d’innovation » – nommé Dès demain – lancé dans une tribune par 200 personnalités dont les maires socialistes de Paris et de Lille, Anne Hidalgo et Martine Aubry, et l’ex-Garde des Sceaux Christiane Taubira.

Derrière les deux mouvements, une même volonté de « réflexion » et de « rassemblement » pour trouver comment « renaître » après la défaite cuisante du PS à la présidentielle, selon les mots de son candidat malheureux Benoît Hamon.

« Il y a ceux qui sont en marche, et ceux qui sont en marge », raille le secrétaire d’État chargé de la Francophonie Jean-Marie Le Guen, qui estime que Benoît Hamon « s’est marginalisé lui même » dans la campagne présidentielle.

Le mouvement qu’il lancera le 1er juillet – après les législatives – n’a pas encore de nom mais se veut « large, transpartisan », assure celui qui avait déclaré après la victoire d’Emmanuel Macron dimanche qu’il soutiendrait « par delà les étiquettes » aux législatives les candidats « engagés » dans une démarche de rassemblement, « première étape d’une renaissance et d’une reconstruction de la gauche française ».

« Benoît Hamon ne quitte pas le PS, ça n’est pas du tout l’objet », assure-t-on dans son entourage, alors que l’ex candidat précisait qu’il s’agissait de « penser les suites que nous pouvons donner à ce travail que nous avons commencé lors de la campagne présidentielle ».

– démarches « complémentaires » –

Les deux mouvements sont des initiatives « complémentaires, pas concurrentielles », affirment encore des proches de Benoît Hamon, assurant qu’il n’y a pas une « écurie Hamon » et une « écurie Hidalgo » en train de se créer.

Le mouvement « Dès demain », lancé à l’initiative de la maire de Paris mercredi également – hasard du calendrier assure-t-on – se dit ouvert à « tous les humanistes qui croient encore en l’action ».

« L’objectif est de travailler sur le temps long, d’être au-dessus de la mêlée, de manière constructive », explique-t-on dans l’entourage d’Anne Hidalgo. « L’idée n’est pas de prendre la tête du PS, de créer un courant, cela n’a pas de finalité politique immédiate ».

Un argument qui fait grincer quelques dents : « C’est vieux, vieux, vieux », estime un proche de Montebourg au sujet de la tribune de Dès demain, moquant les initiatives et tribunes qui reprennent « les mêmes mots depuis des années », et dont « on n’entendra plus parler dans six mois ».

D’autres les jugent en tout cas « prématurées ».

« La question, c’est d’abord que la gauche existe au Parlement », juge le député Laurent Baumel, estimant « difficile » d’envisager la « nature de la recomposition » avant les législatives.

« L’heure de vérité pour le PS ce sera en juin, lors du vote sur le discours de politique générale. Il y a ceux qui voteront la confiance, ceux qui ne le feront pas », fait valoir un parlementaire vallsiste.

En entendant, des rumeurs d’autres « initiatives » à venir circulent, dont une qui réunirait le ministre de l’Intérieur Mathias Fekl, « qui veut prendre toute sa part dans la reconstruction du PS » selon son entourage, et la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem.

« Bien sûr il faut construire pour la gauche une force politique nouvelle. Dans la clarté des idées, dans l’honneur et… sans Manuel Valls », souligne de son côté le frondeur Christian Paul.

Avec AFP

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