A peine élu, Macron « déjà sous pression » pour la presse

Crédit AFP – By SAUL LOEB

Pas de répit pour le nouveau président. « A peine élu et déjà sous pression », Emmanuel Macron s’engage dans la bataille des législatives avec pour enjeu d’éviter une Assemblée ingouvernable, estime la presse mardi.

« Des législatives incertaines, dès le mois prochain, vont constituer un puissant aiguillon » pour le nouveau chef de l’Etat, à qui il reviendra « de proposer une ligne claire aux Français », commente François Ernenwein dans La Croix.

« Emmanuel Macron est bien placé pour savoir que lorsqu’un quinquennat commence mal, il s’achève médiocrement », avertit Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro.

« Jamais sous la Ve République, les électeurs n’ont refusé d’accorder à un président fraîchement élu une majorité parlementaire. (…) Rien n’est moins sûr dans cette France chamboulée », écrit Frédéric Vézard dans Le Parisien pour qui gagner le scrutin des 11 et 18 juin apparaît comme « une nouvelle +Mission impossible+ ».

– ‘Signes concrets’ –

D’autant que les partis traditionnels n’ont pas dit leur dernier mot. « Eliminés dès le premier tour de la présidentielle, PS et LR aimeraient se refaire aux législatives », souligne Libération qui s’interroge: « la dynamique Macron aura-t-elle définitivement raison des organisations politiques traditionnelles? »

Pour le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, « le nouveau président optimiste de ce pays en dépression devra très vite démontrer par des signes concrets qu’il a reçu les messages de cette campagne. En commençant, lors de la mise en place de ses équipes, par ne transiger avec aucune des exigences qui ont fait chuter certains de ses concurrents : la probité, la compétence, et l’attention portée à une crise sociale qui ne s’est en rien atténuée ce 7 mai ».

Sur ses gardes, L’Humanité, sous la plume de Jean-Emmanuel Ducoin, se dresse contre la volonté du nouveau président de « mener une guerre éclair », notamment sur la réforme du droit du travail. « C’est la raison pour laquelle les législatives vont se transformer en mère de toutes les batailles politiques », insiste l’éditorialiste du journal communiste.

« Nombreux sont les électeurs qui ont voté contre Marine Le Pen ou ont choisi leur bulletin de vote par dépit, en l’absence de leur candidat préféré. Et nombreux sont les Français qui souhaitent que les prochaines élections législatives installent une cohabitation au sommet de l’Etat », constate Nicolas Beytout dans L’Opinion.

« Il appartiendra aux vingt millions d’électeurs d’Emmanuel Macron de dire s’ils préfèrent une cohabitation stérile à une cogestion fertile, une majorité cohérente à un Parlement ingouvernable », ajoute Michel Urvoy dans Ouest France. Ce que Philippe Palat résume d’une formule lapidaire: Emmanuel Macron, « à peine élu, et déjà sous pression, sera-t-il Président ou résident ? »

Avec AFP

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