Dernier meeting pour Dupont-Aignan, qui espère toujours attirer les déçus de Fillon

Crédit AFP/Archives – By PHILIPPE LOPEZ

Nicolas Dupont-Aignan, en meeting mercredi soir au Cirque d’Hiver à Paris, espère tirer profit des derniers jours d’une campagne au cours de laquelle il a cherché à attirer les électeurs LR déçus par les affaires de François Fillon.

Candidat pour la seconde fois à une présidentielle, 5 ans après ses 1,79% de 2012, le président de Debout la France a longtemps espéré endosser le costume de l’homme-surprise lors de cette élection, après une légère percée dans les sondages en début de campagne, quand les premières révélations ont plombé la candidature de M. Fillon.

Crédité d’à peine 4% des intentions de vote, quelques jours avant le premier tour, le député-maire de Yerres (Essonne) est largement distancé par le candidat de la droite, dans le carré de tête pour une qualification au second tour.

Mais le président de Debout la France ne s’avoue pas pour autant battu.

« Je suis bien au delà de 4% dans les cotes de popularité, je suis nettement au-dessus de Le Pen ou Fillon, dans le potentiel électoral (…) je suis à 18% », a-t-il dit mercredi sur l’antenne de RTL.

Le candidat souverainiste met aussi en avant des ralliements d’élus LR, tels que celui de David-Xavier Weiss, maire-adjoint (LR) de Levallois-Perret et secrétaire général délégué du Conseil National des Indépendants et Paysans.

« Le choix est très simple », selon lui : « confier le pouvoir à des gens qui vous font du mal depuis 20 ans, qui défendent les intérêts d’une oligarchie plus que de l’intérêt général (…) ou voter pour moi qui veux défendre les petits qui font la France et qui propose une alternative sérieuse ».

– « Rupture sérieuse »

Défendant un espace politique situé entre le Front national et Les Républicains, ce proche de Philippe Séguin a aussi décidé de miser sur des coups d’éclat : il quitte ainsi en mars le plateau de TF1 pour protester contre sa non-invitation au premier débat avec les cinq « gros candidats », ou promet de « rouvrir le bagne de Cayenne » pour les jihadistes français avant de faire marche arrière. Il a en outre accusé Emmanuel Macron de « prostitution politique ».

Nicolas Dupont-Aignan a également flirté dans cette campagne avec la radicale théorie du « Grand remplacement » (les Africains et Maghrébins musulmans prendraient la place des Blancs chrétiens dans l’Hexagone) en vogue à l’extrême droite et chez des dirigeants FN… mais rejetée par Marine Le Pen.

Ce grand écart n’empêche pas ce « gaulliste social » autoproclamé, ancien conseiller de François Bayrou dans les années 90, de vanter son visage « rassembleur » face à une Marine Le Pen « diviseuse » et au « dîner de cons » de la primaire à droite.

Prônant une Union européenne radicalement redimensionnée à quelques secteurs d’avenir à travers une renégociation des traités, M. Dupont-Aignan propose un programme maintes fois qualifié de « rupture sérieuse » dans lequel il compte rompre avec les « politiques menées depuis 20 ans ».

Baisse « massive » des impôts, défiscalisation des heures supplémentaires, lutte contre la fraude fiscale, le souverainiste plaide pour une politique de relance de 30 milliards d’euros en baissant les cotisations des entreprises produisant en France.

Concernant la lutte contre le terrorisme, M. Dupont-Aignan prône un « contrôle renforcée des frontières » et un renforcement des moyens alloués aux forces de sécurité. « On vit dans l’illusion que nous sommes en sécurité alors que les mesures qui s’imposent n’ont pas été prises », dénonce-t-il, souhaitant rétablir « au niveau de 2007 », le nombre de militaires.

« Je suis un homme libre », dit celui qui affirme recevoir par SMS des demandes de retrait de sa candidature de la part de proches de M. Fillon.

Avec AFP

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