Le PS doit-il réformer ses statuts pour la désignation du candidat à la présidentielle ?

François Hollande

La fondation Terra Nova vient de publier un rapport qui propose de réformer les statuts du Parti socialiste afin de désigner le candidat aux primaires pour l’élection présidentielle.

« Le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de Primaires citoyen ouvert à l’ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche ». Les statuts du Parti socialiste précisent donc bien que tout candidat au scrutin présidentiel doive se soumettre au vote des militants et des sympathisants du PS. Quid du président de la République François Hollande ?

La question a été posée par le think tank Terra Nova, proche du PS, qui propose de réformer la procédure de sélection du candidat à l’élection nationale. En effet, il apparaît peu probable de voir François Hollande faire campagne pour sa réélection alors qu’il est toujours dans ses fonctions de président. Le risque serait évidemment d’affaiblir son rôle et sa fonction, déjà bien mis à mal dans l’opinion. Terra Nova a donc dévoilé un rapport intitulé « Primaires : et si c’était à refaire ? », qui propose quelques pistes de réflexion pour réformer les statuts du Parti socialiste.

Une question délicate pour le Parti socialiste

« Les primaires ont été un des principes forts de la modernisation de la vie politique. Il ne faudrait pas que le parti qui en a été l’initiateur et a profité de son élan ne s’en préoccupe plus et laisse le champ libre à la droite qui les a à son tour adoptées pour 2016 », explique l’historien Alain Bergounioux de la fondation Terra Nova et secrétaire national aux études du PS.

Dans ce rapport, leurs auteurs s’inquiètent que la question ne soit pas abordée lors du congrès du PS qui aura lieu entre le 5 et le 7 juin prochain à Poitiers, « par souci de ne pas ouvrir la boîte de Pandore ». « Cette option, qui est la plus paresseuse, mais, à court terme, peut-être la plus prudente, présenterait un défaut majeur : après avoir fait une démonstration de modernité et de transparence en 2011, le parti donnerait le sentiment que les règles du jeu sont de nature parfaitement circonstancielle ».

Selon le think tank donc, il faudrait réformer les statuts du PS afin de ne pas porter préjudice à l’action du chef de l’État. La solution serait alors de conserver les primaires dans l’état actuel des choses, sauf en cas de président sortant. Il faudrait ainsi conserver « le caractère systématique de la primaire présidentielle ouverte quand il n’y a pas de président sortant », indique le rapport. « La primaire n’est pas un jeu. Il y a une forme d’impossibilité pour un président sortant de se soumettre à une primaire. Celle-ci devant avoir lieu 6 ou 8 mois avant l’élection, quelle serait l’autorité d’un président battu lors de la primaire de son parti ? », relève très justement Alain Bergounioux.

Vers une coalition des partis de gauche pour 2017 ?

D’autre part, la fondation préconise également l’instauration d’une « primaire de coalition », rassemblant les principales forces de la gauche, afin de faire barrage à la montée du Front national dans la mesure où la France se dirige toujours plus vers un tripartisme. L’objectif serait donc de présenter un candidat unique de la gauche au premier tour de la présidentielle. « Il s’agirait en quelque sorte, comme ce fut le cas en Italie autour de Romano Prodi, d’une primaire de ratification, sur la base d’un accord de coalition avec notamment les écologistes », ajoute Alain Bergounioux.

Maintenant, il s’agirait de voir quels seraient les partis politiques de la gauche prêts à faire campagne aux côtés du PS. Et à l’exception des écologistes, qui ont fait des scores ridiculement bas lors des précédentes élections municipales et européennes, cette coalition semble bine mal partie…

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