Législatives: quand La République en marche prend ses candidats par la main

Crédit AFP – By GEOFFROY VAN DER HASSELT

En faisant la part belle à la société civile et au renouvellement, La République en marche est aussi confrontée à l’inexpérience de ses candidats aux élections législatives qui sont donc soigneusement formés et encadrés pour cette campagne-éclair.

A moins de trois semaines du premier tour, aucun grain de sable ne doit enrayer la mécanique du jeune parti d’Emmanuel Macron. Un impératif politique, pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale, mais également financier, puisque ce scrutin détermine le niveau de subventions publiques attribuées à chaque formation.

Sur le terrain, cette pression s’illustre par un petit message envoyé dans la boîte mail de chaque candidat, « une suggestion d’agenda de campagne », précise la présidente par intérim de La République en marche, Catherine Barbaroux.

« On a fait un prévisionnel des trois semaines de campagne, en disant quoi faire la première, la deuxième. Et chaque matin on fait un petit rappel, en envoyant un récapitulatif. Par exemple: +n’oubliez pas de déposer les bulletins de vote en préfecture+ », illustre-t-elle.

Une évidence qui ne va pas de soi pour la majorité des postulants: la République en marche n’a investi que 28 parlementaires en exercice. Le reste est composé de novices ou d’élus locaux, avides d’informations.

Réunis, pour environ 350 d’entre eux, le 13 mai au Quai Branly, ils ont suivi, selon Mme Barbaroux, « une journée d’enfer, de formation accélérée », « avec la participation de politiques qui expliquaient comment eux vivaient des campagnes électorales et des apports sur comment déposer une candidature, comment on choisit son mandataire financier, comment on organise sa campagne, comment on communique avec la presse… ».

Dans leurs circonscriptions, les candidats ne sont pas délaissés. Un fascicule d’une vingtaine de pages intitulé « Premiers conseils de campagne » les abreuve en détails pratiques, sur la constitution de l’équipe de campagne, le budget ou encore l’élaboration de la stratégie.

« Nous vous recommandons de vous atteler dès à présent à la rédaction de votre profession de foi », peut-on y lire, ou encore « prenez soin de rencontrer les journalistes locaux et régionaux ».

Surtout, chacun peut se référer à une plateforme informatique appelée « le hub ». « On y retrouve différents moyens de propagande, toute la documentation administrative et tous les éléments d’argumentaires », décrit Pierre Person, en lice dans la 6e circonscription de Paris.

Chacun peut également se procurer le logiciel « NationBuilder », dont La République en marche a acquis quelque 300 licences. Cet outil utilisé dans de nombreuses campagnes depuis celle de Barack Obama en 2008 permet de « créer des sites internet maquettés et gérer les contacts », selon Grégoire Potton, directeur de la campagne des législatives.

– ‘Un militantisme actif’ –

« Pour beaucoup de candidats, ceux qui sont issus du renouvellement, c’est génial. Ils ont la photo avec Emmanuel Macron en couverture, le bouton +contactez nous+, l’adresse de leur mandataire financier si quelqu’un veut faire des dons, un outil +actualité+ pour faire des articles », vante-t-il. Les candidats peuvent aussi s’en servir pour cibler efficacement leur porte-à-porte, même si cela suppose une connaissance approfondie du logiciel.

Et si l’informatique ne suffit pas, le parti a également ouvert une « hotline, qui fonctionne quasiment 24 heures sur 24 », décrit Mme Barbaroux.

L’accompagnement financier est également indispensable. De sources concordantes, La République en marche a conclu un accord avec le Crédit coopératif qui peut faciliter des prêts aux candidats, sachant que le parti de M. Macron a pour l’instant peu de moyens propres.

Au vu du faible temps de campagne, « on a tourné autour de l’idée qu’avec 20.000 euros ça le faisait », pointe Mme Barbaroux en louant « le militantisme actif autour des candidats qui permet de réduire les coûts ».

Elle estime aussi que « (sa) prise de risques est minime, je ne vois pas vraiment de candidats qui feraient moins de 5% », seuil de voix au-delà duquel l’Etat commence à rembourser les frais de campagne.

Au final, Mme Barbaroux « pense qu’il n’y a pas beaucoup de trous dans la raquette ». « Quand on a recherché les candidats, on a senti que c’était parce qu’on était en mesure d’apporter cette assistance permanente qu’on a levé les freins les plus profonds », insiste-t-elle.

Avec AFP

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