Législatives: vers une majorité écrasante pour La République en Marche

Crédit AFP – By LOIC VENANCE

Les Français s’apprêtent à donner une très large majorité parlementaire à Emmanuel Macron dimanche au second tour des élections législatives, au terme d’une séquence électorale qui a vu la déroute des partis traditionnels et bouleversé le paysage politique.

Pour la quatrième fois en deux mois, plus de 47 millions d’électeurs sont appelés à voter pour ce scrutin qui devrait être marqué par une nouvelle poussée de l’abstention.

Le vote aura lieu dès samedi en Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et Saint-Barthélémy. En métropole, les bureaux de vote seront ouverts jusqu’à 18H00 dimanche, 20H00 dans les grandes villes.

Le chef de l’Etat attend de ce scrutin « une confirmation » qui lui permettrait d’appliquer sa politique, notamment les ordonnances controversées sur la réforme du Code du travail, après le succès de la République en Marche au premier tour.

Avec 32,3% des voix le 11 juin, la formation d’Emmanuel Macron, alliée au MoDem, est en effet en position de l’emporter dans 400 à 470 circonscriptions sur 577, selon les projections des instituts de sondage.

Loin derrière, les deux familles politiques, droite et gauche, qui structurent la vie politique française depuis des décennies devraient enregistrer de sérieux revers, avec l’effondrement du Parti socialiste et Les Républicains en grandes difficultés.

– Chambardement à l’Assemblée –

« On a tiré contre tout ce qui représentait un système antérieur et on essaie autre chose », résume le constitutionnaliste Didier Maus. Le scrutin devrait, selon lui, déboucher sur « le plus grand renouvellement du personnel politique depuis 1958 et peut-être 1945 », lors de l’élection de l’Assemblée constituante.

Un total de 1.146 candidats, dont 40% de femmes, sont en lice dans 572 duels et une triangulaire pour tenter de décrocher l’un des 573 sièges de députés encore en jeu pour un mandat de cinq ans. Quatre députés ont été élus au premier tour.

La République en Marche est la plus représentée avec 454 candidats, devant Les Républicains (264), le FN (120), La France insoumise (67), le PS (65) et le MoDem (62).

La position centrale de la formation d’Emmanuel Macron lui permet d’espérer des reports de voix de candidats de droite comme de gauche éliminés au premier tour.

Les Français devront dire s’ils « disent oui à la volonté et à l’audace formulées par le président de la République en nommant un gouvernement de rassemblement », a estimé vendredi le Premier ministre Edouard Philippe, en campagne dans le Doubs.

Seule l’ampleur de la vague macroniste reste incertaine. « Il peut y avoir un correctif entre les deux tours, que les électeurs se disent qu’une fois que la majorité semble acquise pour Emmanuel Macron, ce n’est pas la peine d’en faire trop », selon Emmanuel Rivière de Kantar Sofres.

Selon un sondage Elabe diffusé jeudi, six Français sur dix (61%) souhaitent que le second tour « rectifie le premier avec une majorité moins importante qu’attendue ».

– Un nouveau bond de l’abstention? –

Incertitude également sur le niveau de l’abstention, qui selon les dernières enquêtes pourrait atteindre 53% à 54%, après les 51,3% enregistrés au premier tour.

Le grand chamboulement est assuré. Avec seulement 222 députés sortants au second tour, c’est une Assemblée profondément renouvelée, féminisée, qui sortira des urnes.

Avec 21,56% des voix au premier tour, la droite LR-UDI-DVD ne peut espérer décrocher, selon les projections, que de 60 à 132 sièges, contre plus de 200 dans l’Assemblée sortante. « Dimanche, donnons à la droite le pouvoir de faire entendre sa différence à l’Assemblée nationale », a tweeté François Fillon, silencieux depuis sa défaite à la présidentielle.

Déprime en vue également à gauche. L’ensemble PS-PRG-DVG n’a recueilli que 9,51% des voix et le PS, qui avait envoyé près de 300 députés au Palais Bourbon en 2012, ne peut compter que sur quelques dizaines d’élus dans la nouvelle Assemblée.

Quant au Front national et à La France insoumise, ils n’ont pas réussi à capitaliser sur leurs bons scores à la présidentielle. Avec 13,74% des voix au premier tour, LFI et le PCF ne peuvent espérer obtenir qu’un nombre de députés suffisant (15) pour constituer un groupe à l’Assemblée. Objectif qui semble hors de portée du FN (13,3% dimanche), crédité de 1 à 5 sièges.

Une dizaine de candidats seront très suivis, notamment Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Manuel Valls dans l’Essonne, Najat Vallaud-Belkacem à Villeurbanne ou Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris.

Avec AFP

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