Briois remplace Jalkh, accusé de négationnisme, à la présidence par interim du FN

Crédit AFP – By JACQUES DEMARTHON

Le maire d’Hénin-Beaumont et député européen FN Steeve Briois assurera la présidence par intérim du FN à la place de Jean-François Jalkh, accusé de propos négationnistes qu’il a démentis, a annoncé le FN vendredi, sans préciser les modalités statutaires de ce changement.

« C’est M. Briois qui prend la suite de l’intérim, et on n’en parle plus », a déclaré M. Aliot sur BFMTV et RMC. Il a réaffirmé que M. Jalkh « n’a pas tenu » les propos qui lui ont été attribués.

Jusqu’ici vice-président du FN, Steeve Briois est depuis mars 2014 maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), élu dès le premier tour dans cette ville du Pas-de-Calais.

Il doit être jugé prochainement à Paris pour provocation à la haine raciale, pour un tweet faisant le lien entre les migrants et les agressions sexuelles, et il est visé par une enquête après des propos haineux tenus à l’encontre du maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), Stéphane Gatignon, sur son compte Facebook.

Qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen s’était mise lundi « en congé » de la présidence du FN.

Interrogé par l’AFP sur le remplacement de M. Jalkh par M. Briois, le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just a déclaré que « juridiquement, c’est tout à fait possible », car « statutairement, on considère que le premier vice-président est empêché, donc c’est le vice-président suivant ».

« Mais on fait pas trop de +juridisme+, là », a-t-il ajouté, notant que, « symboliquement, Marine Le Pen a voulu abandonner la présidence » et « pendant un temps bref, elle a demandé à Jean-François Jalkh de la remplacer, mais, comme il faut le changer, elle a demandé à Steeve Briois ».

Dans « Une création illégitime ? Le Front national de la jeunesse », article d’un numéro de 2005 de la revue « Le Temps des savoirs », M. Jalkh est cité, en disant: « Le problème des chambres à gaz, mais moi je dis qu’on doit pouvoir discuter même de ce problème ».

M. Jalkh se défend dans la même publication d’être « négationniste ». « Mais je dis moi, quelque chose qui m’a énormément surpris, dans les travaux d’un négationniste ou d’un révisionniste sérieux (…), c’est le sérieux et la rigueur, je dirais, de l’argumentation ».

Il a cité à cette occasion, selon ce livre, les travaux de Robert Faurisson, régulièrement condamné pour nier la réalité de la Shoah.

M. Jalkh a annoncé via un communiqué une plainte en diffamation, arguant n’avoir « jamais tenu le moindre propos négationniste ». Il n’a pas répondu à l’AFP mais a estimé auprès du Monde que « ce n’est pas un hasard si cela ressort à deux semaines du second tour » de la présidentielle.

Magali Boumaza, doctorante à l’époque qui avait interrogé M. Jalkh en 2000, a pourtant affirmé au site Buzzfeed News qu’il avait bien tenu ces propos « tels qu’ils ont été retranscrits » et cités dans la presse.

Pour Valérie Igounet, historienne spécialiste du négationnisme interrogée par l’AFP, M. Jalkh, par ailleurs renvoyé en correctionnelle dans l’enquête sur le financement des campagnes du FN en 2012, a dans cet entretien « un discours typiquement négationniste: on retrouve tous les fondamentaux du négationnisme technique, dont Robert Faurisson est le principal représentant ».

Dans un entretien à Ouest France, Marine Le Pen affirme pour sa part que M. Jalkh « a été extrêmement affecté, blessé. C’est un homme qui fait de la politique depuis 40 ans, élu député en 1986, et qui est confronté à une polémique profondément injuste sur le révisionnisme ou sur le négationnisme, compte tenu de ce qu’il pense, à titre personnel. »

Avec AFP

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