Hollande et Macron côte à côte sous l’Arc de Triomphe

Crédit POOL/AFP – By STEPHANE DE SAKUTIN

A peine élu, Emmanuel Macron a assisté lundi matin aux cérémonies du 8 mai au côté du président sortant François Hollande, avant de s’atteler à la composition de son gouvernement en prévision des législatives, où il doit transformer l’essai après sa large victoire à la présidentielle.

François Hollande, dont le mandat s’achève officiellement dimanche à minuit, a annoncé en marge des cérémonies que la passation de pouvoirs aurait lieu le même jour.

Le chef de l’État a déclaré ressentir « beaucoup d’émotion » à donner, lors de ces cérémonies, « la marche à suivre » à Emmanuel Macron, qui, dans son parcours politique, l’a « suivi » puis « s’est émancipé », sans trahir, et « a été élu ».

Selon les résultats définitifs communiqués lundi matin part le ministère de l’Intérieur, M. Macron a été élu avec 66,1% des voix (20.753.797 voix), contre 33,9% (10.644.118 voix) à Marine Le Pen qui, bien que largement battue, dépasse largement son record du premier tour.

Le dénouement de cette élection a été marqué par une forte abstention (25,44%), la plus élevée pour un second tour depuis 1969. Les blancs et nuls approchent les 9% des inscrits (plus de 4 millions), un record pour une présidentielle. Au total, plus d’un Français sur trois a refusé de choisir dimanche entre les deux candidats.

Dès lundi matin, le président élu accompagnait le chef de l’État aux commémorations du 72e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945. Après une poignée de mains et une accolade, ils ont déposé ensemble une gerbe devant la tombe du soldat inconnu et rallumé la flamme sous l’Arc de Triomphe. Les deux dirigeants seront également ensemble mercredi lors de la Journée nationale des mémoires de l’esclavage.

M. Macron a également reçu les félicitations « pour cette belle élection » d’un autre prédécesseur présent sur les Champs-Élysées, Nicolas Sarkozy, qui « souhaite du fond du cœur le meilleur pour la France » mais sait « d’expérience » qu’à présent, « le difficile commence ».

Plus jeune président de l’histoire de la République (39 ans), M. Macron doit désormais dévoiler le nom de son Premier ministre, attendu dimanche, et la composition du futur gouvernement avant de solliciter une majorité aux législatives (11-18 juin).

Secrétaire général d’En Marche!, Richard Ferrand n’a pas exclu lundi matin un Premier ministre de droite. Une quasi-exigence pour Bruno Le Maire, l’un des Républicains (LR) ayant clairement manifesté sa disponibilité pour intégrer le gouvernement.

– Préparer les législatives –

« Si c’est un socialiste qui est Premier ministre, il n’y a aucune recomposition », « dans ce cas-là, Emmanuel Macron sera l’héritier de François Hollande », a averti M. Le Maire.

M. Macron doit également s’atteler aux investitures de son parti pour les élections législatives. Le dépôt officiel des candidatures est fixé le 19 mai.

Le député Christophe Castaner, son porte-parole, a indiqué vouloir éviter tout « frondeur » dans la future majorité présidentielle.

En Marche! veut construire « une majorité composée de femmes et d’hommes qui viennent du PS, des Républicains, du centre, mais aussi qui viennent – et ce sera au moins la moitié de nos candidats – de la société civile » pour « sortir de cet entre-soi politique », a rappelé M. Castaner

Selon un sondage Kantar Sofres-OnePoint, En Marche! recueillerait entre 24% et 26% des intentions de vote aux législatives, devant Les Républicains (22%), le Front national (21-22%), la France insoumise (13%-15%) et le PS (8-9%).

A droite, Les Républicains sont partagés. François Baroin, qui mènera la campagne des législatives, a averti Bruno Le Maire qu’il affronterait un candidat LR dans sa circonscription s’il intègre le gouvernement.

Mais « si on part sur le mot +exclusion+ plutôt que sur le mot +rassemblement+, c’est la radicalisation pour les législatives telle que nous l’avons eue pour la présidentielle » avec à la clé « un échec assuré », lui a répondu le président de Provence Alpes-Côte d’Azur Christian Estrosi.

Au PS également, le parti se trouve à l’heure des choix : doit-il appartenir à la majorité d’Emmanuel Macron ? à l’opposition ?

Pour le Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui doit conduire la bataille des législatives pour le PS, pas question de se draper dans une posture d’opposant face à M. Macron.

Mais Benoît Hamon, qui semble vouloir disputer à Jean-Luc Mélenchon le costume de premier opposant de gauche, appelle à un « maximum de candidatures d’union à gauche » pour les législatives, mélenchonistes compris.

Au Front national, après l’annonce de Marine Le Pen de vouloir « transformer » le parti dans un mouvement plus large, le numéro 2 Florian Philippot a jugé que « beaucoup sont demandeurs d’une structure encore plus rassembleuse, encore plus performante pour pouvoir accéder au pouvoir ».

L’une des premières mesures annoncées par M. Macron est le dépôt d’une loi sur la « moralisation politique ». Il souhaite par ailleurs « dès l’été » réformer le droit du travail par ordonnances, malgré l’opposition à gauche et les réserves exprimées par son allié François Bayrou, qui prône le « dialogue ».

Lundi, M. Macron doit par ailleurs démissionner de la présidence d’En Marche!, qui doit tenir dans l’après-midi son « conseil d’administration », et pourrait changer pour introduire la notion de République.

Avec AFP

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