Macron à Oradour: « Ne pas se souvenir, c’est prendre le risque de répéter l’Histoire »

Crédit AFP – By PASCAL LACHENAUD

« Décider de ne pas se souvenir c’est prendre le risque de répéter l’Histoire », a déclaré Emmanuel Macron vendredi à Oradour-sur-Glane, où il rendait hommage aux victimes du village martyr de la Deuxième Guerre mondiale.

« J’ai vu ici une page de l’Histoire de France des plus noires », mais aussi « une France renaissante », a déclaré le candidat d’En marche! à l’élection présidentielle, saluant une « volonté à chaque fois de renaître, de reconquérir ». « C’est le visage que le nouveau village d’Oradour donne. C’est ce visage de la France, avec toute sa mémoire, que je veux porter aujourd’hui », a-t-il ajouté.

« Dans ces moments-là, dans ces lieux-là, il n’y a plus de petites divisions, il n’y a plus de clans, de fractures. Il n’y a qu’un peuple de France qui sait ce qu’il a enduré et qui sait ce qu’il veut être. Et c’est cela à quoi j’aspire », a insisté M. Macron, qui a promis de revenir le 10 juin prochain, pour les commémorations annuelles du martyr, s’il est élu.

L’ancien ministre a aussi salué le travail de la commune et de l’Etat pour « préserver ce site ». « C’est l’engagement de ne jamais oublier », a-t-il affirmé, en soulignant que « ces vies fauchées, c’est notre viatique pour l’éternité ».

« Donc se souvenir, oui, c’est un devoir », a martelé M. Macron lors de sa visite en hommage aux victimes du massacre d’Oradour-sur-Glane, petite localité du Limousin où une unité de la Waffen SS remontant vers le front en Normandie massacra 642 habitants le 10 juin 1944.

M. Macron était accompagné de Robert Hébras, âgé de 91 ans, dernier rescapé du massacre, qui l’a guidé à travers les rues de l’ancien bourg pendant près d’une heure, avant de déposer une gerbe de fleurs au cimetière attenant.

M. Hébras a notamment raconté comment dans l’ancienne église, plus de 450 femmes et enfants avaient été enfermés et brûlés vifs. « Là, il y avait 80 centimètres de cendres humaines. Seulement 52 corps ont pu être identifiés », a-t-il rappelé, au milieu de ce qui fut la nef de l’édifice.

Séparés en plusieurs groupes, les hommes avaient été mitraillés dans des granges, avant que le village ne soit entièrement incendié. M. Hébras a miraculeusement échappé aux balles.

« Moi qui suis sous les corps des autres, je ne sais plus si je suis vivant ou mort. Je pensais attendre la nuit mais les nazis ont mis feu aux cadavres. Une fois que le feu m’a atteint, je me suis levé mais la sentinelle ne m’a pas vu. J’ai passé la soirée à échapper aux soldats et au feu », a-t-il retracé, aux côtés de quelques enfants de survivants.

Avec AFP

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